3 ans après l’échouage du désormais célèbre Ever Given, le canal de Suez, artère vitale du commerce maritime mondial facilitant ainsi le passage de près de 10 % du commerce international, est de nouveau sous les feux des projecteurs en raison des attaques contre des navires dans la mer Rouge par les rebelles Houthis. L’impact est dramatique sur le commerce international et vient encore une fois bouleverser les itinéraires de navigation traditionnels.
Un rappel de la fragilité des supply chains.
Cet événement vient à nouveau mettre en lumière la fragilité des routes commerciales mondiales qui, malgré les avancées technologiques, restent vulnérables à des perturbations physiques. Le canal de Suez, en tant que point de passage clé, joue un rôle essentiel dans le maintien de la fluidité du commerce international, notamment pour le transport de pétrole et de marchandises diverses.
En janvier 2024, il a vu passer près de 5 millions de tonnes métriques de commerce en moins et 150 navires de moins que l’année précédente, en raison des attaques continues dans la mer Rouge. Ces actions ont contraint des centaines de navires à dévier leur route, ajoutant au moins 4 000 milles nautiques et 10 jours à leur voyage, avec des implications directes sur les coûts de transport et la durabilité environnementale.
Des impacts immédiats pour les entreprises et leurs clients.
Les retards engendrés par cet incident ont entraîné des répercussions immédiates sur les délais de livraison et les coûts de transport, impactant pleinement les entreprises de transport de marchandises et leurs clients. Les évènements ont entraîné une baisse de 67 % des transits de porte-conteneurs par rapport à l’année précédente. Les transporteurs de gaz naturel liquéfié, ont tout simplement cessé de passer par cette route depuis le 16 janvier.
L’augmentation des coûts de fret, résultant de la nécessité de rerouter les navires ou de recourir à des itinéraires plus longs, se répercute sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, affectant les prix des biens de consommation. Le pétrole en fait évidemment parti, et la tendance haussière se fait déjà ressentir à la pompe.
Les industries dépendantes de composants spécifiques ou de matières premières, telles que l’électronique, l’automobile, et le textile, ont été aussi particulièrement touchées, faisant face à des pénuries et des interruptions de production.
Résilience et flexibilité plus que jamais d’actualité.
Cet incident vient à nouveau rappeler l’importance de la résilience et de la flexibilité des chaînes d’approvisionnement. La planification stratégique, l’innovation et l’investissement dans la technologie se révèlent plus que jamais cruciaux pour naviguer dans un environnement commercial et géopolitique imprévisible.
Au cœur de cet enjeu, la digitalisation est résolument une composante majeure pour l’évolution du transport maritime et les entreprises doivent parvenir à se doter de solutions innovantes et durables qui participeront à sécuriser leurs chaînes d’approvisionnement et, plus largement, à optimiser leur performance logistique à tous les niveaux.
