Transparence, greenwashing : de l’importance d’un calcul fiable des émissions transport pour le e-commerce. 7 min

Vague

L’enjeu environnemental prend (heureusement), de plus en plus de place dans les préoccupations des entreprises et surtout de leurs clients. Le transport de marchandises n’échappe pas à la tendance, même s’il reste encore bien du chemin à faire. 

Transport et environnement : de la prise de conscience à l’engagement.  

Le fret est aujourd’hui responsable de plus de 10% des émissions de GES mondiales. Pire, à rebours de l’objectif fixé par l’ADEME en marge des accords de Paris (qui implique une diminution de 60 à 70% des émissions d’ici à 2050), le transport de fret suit une trajectoire haussière.

Le scénario « business as usual » dessiné par l’ITF en 2021 prévoit ainsi, si rien ne bouge, une hausse de 22% des émissions liées au secteur au même horizon. 

Face à ce constat alarmant, les choses commencent à bouger. En réalité, les entreprises n’ont plus vraiment le choix, puisque leur empreinte environnementale et les actions qu’elles mettent en œuvre sur tous les fronts pour la réduire concentrent aujourd’hui l’attention de tout leur écosystème. 

On peut évoquer l’aspect réglementaire avec l’intégration du scope 3 (émissions indirectes, dont le transport externalisé) à la comptabilité carbone obligatoire ou l’intégration prochaine du fret au marché carbone… 

Mais au-delà des dispositifs légaux, l’impact climatique est désormais ancré au cœur de la compétitivité des entreprises et fait l’objet d’attentes de plus en plus concrètes de la part de leurs collaborateurs, de leurs partenaires et bien sûr de leurs clients.

Des consommateurs de plus en plus concernés, en attente de transparence de la part des entreprises.

Les consommateurs sont en attente d’informations transparentes et surtout, véridiques. Et à ce niveau, il y a clairement un défaut de confiance.

Dans son étude 50 Shades of Greenwashing Research Report menée au Royaume Uni, le cabinet Sensu Insight pointe que seulement 23% des consommateurs déclarent prendre à la lettre les déclarations environnementales émanant des marques. 89 % des répondants ont déclaré se soucier de la politique environnementale des entreprises et des marques. 86 % souhaitent une amélioration du niveau de transparence des entreprises en la matière.

Attention au greenwashing ! Les consommateurs n’hésitent même plus à mener leurs propres recherches pour pointer du doigt les imprécisions et les incohérences au sein des communications menées par les entreprises.

L’étude Sensu Insight continue dans ce sens :

« 93 % des consommateurs ont déclaré avoir vu ce qu’ils croyaient être un exemple de greenwashing au cours du mois dernier. Le plus souvent, il s’agit d’organisations qui prétendent être durables sans disposer de faits ou de chiffres pour justifier cette affirmation (33 %). […] En conséquence, 59 % des consommateurs déclarent avoir modifié leur comportement d’une manière ou d’une autre en raison d’exemples perçus d’écoblanchiment. »

A cet égard, l’impact environnemental du transport est particulièrement « visible » en ce qui concerne le e-commerce. La livraison B2C concentre logiquement l’attention des consommateurs. Selon une étude de Star Service et de l’IFOP, 70% des consommateurs ont une meilleure image des e-commerçants proposant une option de livraison écologique. 80% d’entre eux seraient même prêts à être livrés moins vite si c’est par un moyen écologique.

Ainsi la FEVAD, organisation représentative du secteur du commerce électronique et de la vente à distance qui fédère aujourd’hui plus de 750 entreprises, publiait en 2021 sa Charte logistique e-commerce responsable.

Parmi les engagements pris par les entreprises signataires figure notamment l’obligation d’informer et de sensibiliser le consommateur, notamment en lui fournissant une indication claire du poids écologique associé à ses livraisons.

À ce jour, la charte compte les signatures de plus de 30 acteurs majeurs du commerce en ligne tels que Cdiscount, Ebay, Fnac-Darty ou encore Veepee. Nul doute qu’on assiste là à l’essor d’une tendance qui est amenée à modifier structurellement les critères de compétitivité des entreprises.

Article
E-commerce : pourquoi devrait-on
informer les consommateurs de l’impact
carbone de la livraison ?

Afficher les émissions des options de livraison : bénéfices et conditions

Il y a donc des attentes clés chez les e-consommateurs. Ils souhaitent de la transparence afin de pouvoir prendre des décisions d’achat éclairées. Ces décisions contribueront à satisfaire l’acheteur bien sûr, mais aussi à diminuer de fait l’empreinte carbone de l’entreprise voire les coûts de livraison. Une option « lente » permet la consolidation et est donc souvent moins chère qu’une option rapide.

En revanche, pas question de livrer une information approximative sous peine d’être accusé de greenwashing.

Un e-commerçant doit donc :

  • proposer des options de livraison écologiques : triporteur, livraison « lente » et donc optimisée…
  • afficher les émissions liées à chacune des options proposées
  • calculer lesdites émissions avec une méthodologie reconnue et des données fiables

On en vient donc à l’importance de pouvoir compter sur un calcul fiable, représentatif. Mais comment s’en assurer ?

Sur ce sujet, deux étapes clés : identifier la bonne méthodologie et tirer parti d’un outil qui saura prendre en compte toutes ses spécificités, à la fois dans le calcul des émissions et dans la capacité piloter leur évolution.   

La méthodologie

Côté méthodologie, il faut penser représentativité et comparabilité. Pour pouvoir jouir d’un calcul exhaustif, celui-ci doit prendre en compte les spécificités propres à chaque ordre de transport. Il doit ainsi être en mesure d’en restituer une modélisation complète en tirant parti de données brutes d’activité (mode de transport et type de motorisation utilisée, distance totale parcourue, part de cette distance parcourue en charge et à vide, taux de remplissage des véhicules utilisés…).

La clé de cette étape, c’est qu’elle autorise la mise en perspective de chaque profil d’expédition et donc une visibilité sur les émissions complètement en ligne avec la réalité de l’activité. Une bonne pratique serait ici, de s’inscrire en alignement avec une démarche reconnue et documentée telle que celle dessinée par le GLEC Framework.  

Le calcul

Côté exécution, entre collecte de données éparpillées et hétérogènes, normalisation, enrichissement, analyse, difficile de s’y prendre seul. En particulier lorsqu’il faut calculer en « live » afin de proposer au client une information intégrant le site de départ, le réseau de transport utilisé et l’adresse de livraison.

On l’aura bien compris, il est impensable d’imaginer être capable de mener à bien un tel calcul à l’échelle humaine. Aujourd’hui, c’est en capitalisant sur les outils avancés les plus pertinents que les entreprises peuvent documenter et piloter leurs ambitions en matière de décarbonation.   

👉 Alors quelles sont les caractéristiques d’un tel outil ?

👉 Comment identifier celui qui sera le plus pertinent ? 

Passons en revue quelques critères indispensables.

Nous l’avons vu, tout commence par une maîtrise complète de la donnée en amont, que l’outil doit être capable de valoriser pleinement.

Il doit ainsi permettre la consolidation, la normalisation et l’homogénéisation de tous les flux détaillés, pour toutes les activités, tous les modes etc. Lorsque c’est nécessaire, il doit aussi être en mesure de prendre en charge leur complétion et leur enrichissement avant le calcul. 

Pour assurer une mesure représentative, l’outil doit aussi permettre l’intégration des schémas de transport qui correspondent à chaque expédition (le transporteur, les segments, les véhicules, les énergies, l’incoterm…). Il intègre le calcul des distances réelles parcourues en prenant en compte tous les différents facteurs d’émissions.

Enfin, il doit offrir une restitution aisée et instantanée, sur le site web marchand, via par exemple une API.


Sightness propose dans son module Carbon, dédié au calcul et au pilotage des émissions de gaz à effet de serre du transport, une API dédiée aux e-commerçants. Elle leur permet d’afficher sur leur site marchand l’impact carbone de chaque option de livraison. Le calcul est certifié GLEC.